Première école de théâtre nô : L’école de l’éventail d’ivoire, crée par Shosuro Furuyari. Date du troisième siècle ! 37 ans après la création de la troupe, alors qu’elle avait commencé dans les villages, elle fit une présentation à l’Empereur lui-même. Shosuro Furuyari mourra quelques heures après cette représentation… Mais l’école est toujours en activité.

Les origines du nô figurent les rites religieux kagura (faveurs aux Kamis) et les danses paysannes destinées à assurer de bonnes récoltes et à apaiser les mauvais esprits.

Les trois premières pièces écrites pour l’aristocratie par Shosuro Furuyari ont été :

• La mort d’Hantei (premier du nom, mort tragiquement dans cette pièce où on montre ses pensées et son agonie causée ses blessures inguérissables lors de la guerre contre son frère Fu Leng)
• Le masque (l’histoire d’un daimyo de clan scorpion qui ne portait pas de masque)
• Père et Mère (l’histoire en trois parties de Bayushi et Shosuro)
• La dernière pièce écrite par Shosuro Furuyari a été « Une chute de neige d’hiver ».

Les Lions ont prétendu que Furuyari n’a jamais existé mais un descendant a réussi à prouver le contraire, et révéler que les Lions ont essayé de rompre le succès de la troupe par le discrédit.

Une conception religieuse et aristocratique de la vie. Le nô allie des chroniques en vers à des pantomimes dansées. Arborant des costumes somptueux et des masques spécifiques (il y a 138 masques différents), les acteurs jouent essentiellement pour les daimyos et les samouraïs.

Les acteurs sont accompagnés par un petit orchestre et un chœur. Leur gestuelle est stylisée autant que la parole qui semble chantée.

Tradition généralement familiale, de père en fils. Le nô est unique dans son charme subtil (yūgen) Au lieu de narrer une intrigue compliquée, le théâtre nô, hautement stylisé et simplifié, développe donc une simple émotion ou une atmosphère.

La scène est extrêmement codifiée et les constructeurs de scènes de théâtre nô sont assez réputés et surtout respectés.

• La scène est un quadrilatère à peu près nu (butai). Toujours surmontée d’un toit, même en intérieur, et entourée au niveau du sol de gravier blanc dans lequel sont plantés de petits pins au pied des piliers. Sous la scène se trouve un système de jarres de céramique amplifiant les sons lors des danses.
• Le kagami-ita, peinture d’un pin au fond de la scène)
• L’accès à la scène se fait pour les acteurs par le hashigakari, passerelle étroite à gauche de la scène. Cette passerelle existe aussi au Kabuki mais est appelée le « chemin des fleurs » (hanamichi). Il y a trois pins à la taille decrescendo le long de la passerelle, afin de servir de repère à l’acteur.
• Coulisses cachées par un rideau à cinq couleurs. L’acteur fait un salut au public, alors qu’on ne voit que son ombre, avant son entrée (hiraki). L’attaque par l’acteur de ce rideau lors de son entrée est sensée faire comprendre aussitôt le tempérament et l’humeur du personnage joué.

Il y a une vingtaine d’acteurs dans une troupe.

• Le Shite : l’acteur principal. IL peut ne pas porter de masque, si son physique correspond au personnage et qu’il arrive à garder un visage inexpressif (hitamen).
• Le Waki : Celui qui est sur le côté, qui pose les questions au Shite, et qui fait le lien dans ses actes entre le Shite et le public (interactions gestuelles, le public est comme impliqué dans la pièce, en quelque sorte).
• Les Tsure : les suivants. Il y a des Shite-Tsure, des Waki-Tsure.
• Les Tomo : les serviteurs.
• Le Koken : L’accessoiriste. Il transmet les objets aux acteurs et les reprend lorsqu’ils ne servent plus. Il n’intervient dans la pièce en tant qu’acteur qu’en cas de besoin de remplacement imprévu.
• Le Kyogen-shi : Le comique lors des pièces ou moments humoristiques ou caricaturaux

• Le Ji : le chœur, qui chante. Il ne représente pas un groupe de personnage.
• Trois tambours de tailles différentes (ko-tsuzumi, tsuzumi et taiko)
• La nōkan, flute traversière en bambou

• Okina ou kamiuta ;
• 1ère catégorie : nô des Kamis (kami mono) ;
• 2ème catégorie : nô de guerriers (shura mono) ;
• 3ème catégorie : nô de femmes (kazura mono) ;
• 4ème catégorie : nô variés (zatsu mono) ;
• 5ème catégorie : nô de démons (oni mono).

NB : L’éventail du charme subtil est spécialisé dans le nô de femmes. Ces pièces tournent autour de l’esprit d’une belle femme au passé tragique, voire de l’esprit d’une plante ou d’une déesse. Le moment essentiel de ces pièces réside dans la danse gracieuse au deuxième acte, sans réelle action. L’éventail d'ivoire est spécialisé dans le kami mono, mais fait également du zatsu mono.